14 Avril 2025
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Market Weekly - Volatilité extrême sur les marchés financiers

Jordan Ciampa Par Jordan Ciampa
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Les marchés forcent Donald Trump à reculer

Cette semaine a été marquée par une volatilité extrême sur les marchés financiers mondiaux, une instabilité alimentée par une série d'annonces tarifaires du président américain D. Trump. Pour rappel, le 2 avril, à l’occasion de ce qu’il a baptisé le « Liberation Day », D. Trump avait dévoilé sa nouvelle politique commerciale radicale. Les marchés avaient immédiatement réagi avec inquiétude. 

Retournement des marchés

Ce mercredi (le 9 avril), D. Trump a reculé pour tenter de calmer le jeu. Les turbulences persistantes sur les marchés des actions mais aussi des obligations (rendement à 10 ans en forte hausse aux États-Unis) ainsi que les critiques croissantes de tous bords ont eu raison de sa détermination à court terme. Ainsi, D. Trump a suspendu les droits de douane réciproques spécifiques à chaque pays pendant 90 jours, sauf pour la Chine qui, à la suite de l’escalade, voit les droits de douane passer à 145%. Le Canada et le Mexique sont traités séparément. Les autres pays sont soumis à des droits de douane de 10%. 

Cette annonce a provoqué un spectaculaire retournement des marchés mercredi en fin de journée. Le S&P 500 a bondi de 9,5%, le Nasdaq a repris 12% et le Dow Jones a gagné 7,8%. Jeudi, les marchés asiatiques se sont également repris, tout comme les marchés européens. Ce rebond a été alimenté autant par un soulagement que par une forte activité spéculative. 

Les prochains mois seront cruciaux pour la stabilité économique mondiale.

Gestionnaire advisory & négociant bourse, BCVS
Incertitudes élevées

Cette parenthèse de 90 jours ne dissipe pas les incertitudes qui demeurent élevées. Les importateurs, aux États-Unis, vont probablement continuer à importer en masse pour stocker les produits étrangers autant que possible durant les trois prochains mois. Même si les tarifs appliqués sont maintenus à 10% au-delà de 90 jours, le dommage restera important pour les entreprises (si elles absorbent le choc dans leurs marges) et le consommateur américain (si les tarifs sont répercutés sur les prix). Qui plus est, les États-Unis importent 30% de leurs biens de consommation depuis la Chine. Ces biens seront taxés à 145% si les deux géants ne discutent pas pour apaiser la situation. 

Les conséquences, pour les États-Unis, pourraient être une augmentation de l’inflation, à court terme en tout cas, et une croissance bien plus faible en 2025. L’inflation ne devrait pas être un problème en Europe et la perte de croissance liée aux tarifs pourrait être compensée par les diverses relances sur l’armement et les infrastructures. 

Une trêve temporaire ?

Entre-temps, si les marchés continuent d’osciller au rythme des rumeurs et des déclarations politiques, la volatilité restera élevée. Le spectre d’une récession plane sur l’économie américaine, alimenté par une baisse de la confiance des consommateurs et des entreprises. Les investisseurs restent sur le qui-vive, conscients que cette trêve pourrait n’être que temporaire, et que les prochains mois seront cruciaux pour la stabilité économique mondiale.