
Market Weekly - La Fed conservera-t-elle son indépendance?
L’indépendance de la Fed survivra-t-elle au départ de M. Powell ?
Depuis plusieurs mois, la Fed est au cœur d’une double tension : gérer la transition vers une politique monétaire moins stricte, tout en préservant son image de neutralité face aux pressions politiques. Le mandat de Jerome Powell en tant que président se termine en mai 2026, mais les signes d’une évolution déjà observable dessinent un paysage monétaire aux contours plus politisés.
Depuis sa nomination en 2018, Powell s’est attaché à défendre l’indépendance de la Fed, répétant que chaque décision de taux repose sur les données économiques, et non sur les humeurs de Washington. Le cadre légal de la Fed permet peu au président des États-Unis de le renvoyer pour désaccords de politique monétaire. Malgré cela, Donald Trump critique publiquement Powell pour sa « lenteur » à réduire les taux.
Un vote dissident
L’arrivée de Stephen Miran, confirmé de justesse au conseil des gouverneurs en septembre 2025, accentue ce glissement. Ancien conseiller économique de Trump, Miran a fait sensation lors de son premier vote au FOMC (Comité fédéral du marché ouvert) : il a été le seul à plaider pour une baisse de taux de 50 points de base, alors que la majorité optait pour une réduction plus modérée de 25 points. Ce vote dissident renvoie à ses liens avec les objectifs du gouvernement Trump, qui souhaite des taux plus bas pour stimuler la croissance.

Ce geste symbolique alimente les craintes d’une Fed plus perméable aux injonctions politiques.
Ce geste symbolique alimente les craintes d’une Fed plus perméable aux injonctions politiques. À l’approche de la fin de son mandat de président, Powell semble vouloir laisser une Fed qui reste fidèle à ses principes : transparence dans les projections, respect de l’objectif de stabilité des prix, prudence dans les réductions de taux. Mais la confirmation de Miran indique que Trump cherche à préparer le terrain pour un successeur ou une majorité de gouverneurs plus favorables à une politique monétaire tournée vers la croissance à court terme. Le défi sera de maintenir la crédibilité monétaire. Et reste à savoir si les marchés et les investisseurs continueront de croire en l’indépendance de la Fed ou s’ils devront s’habituer à une banque centrale plus politisée.