
Market Weekly - Le rendement de la dette suisse quasi nul
Les obligations suisses offrent actuellement peu de rendement
Alors que l’inflation a rapidement reculé en Suisse et que la BNS a abaissé son taux directeur, le rendement des obligations suisses de bonne qualité demeure très faible, autour de 0,7%. Une fois l’inflation prise en compte (0,1% en octobre), le rendement réel ressort à seulement 0,6%, soit un niveau quasiment nul. Ce contexte réduit fortement l’intérêt de la dette helvétique pour les investisseurs en quête de rendement réel positif.
Différentiel modeste avec les USA et la zone euro
À première vue, dans un contexte international, les obligations américaines apparaissent nettement plus attractives, avec un rendement nominal proche de 4,1%. Toutefois, une fois l’inflation américaine prise en compte (actuellement autour de 3%), le rendement réel tombe à environ 1,1%, ce qui relativise leur avantage. L’écart de rendement entre la Suisse et les États-Unis reste donc d’environ 50 points de base, un différentiel modeste lorsqu’on tient compte du risque de duration et de la volatilité généralement plus élevée du marché obligataire américain.

Les marchés financiers dans leur ensemble continuent de s’adapter à un monde où la croissance modérée, la désinflation et les politiques monétaires prudentes redéfinissent les points d’équilibre entre risque et rendement.
La situation en zone euro est similaire : bien que les rendements nominaux y soient supérieurs à ceux de la Suisse, l’inflation plus élevée réduit sensiblement les rendements réels, qui se rapprochent eux aussi de zéro. Les investisseurs européens se retrouvent donc confrontés au même dilemme : accepter un rendement réel faible, voire légèrement négatif, ou prendre davantage de risque en allongeant la duration ou en se tournant vers des obligations de moindre qualité.
L’attrait des obligations reste limité
Au total, malgré des taux nominaux plus élevés à l’étranger, l’environnement obligataire mondial continue d’offrir des rendements réels bas. La normalisation progressive des politiques monétaires depuis 2022 n’a pas suffi à recréer une prime de rendement significative pour les obligations de haute qualité. L’attrait relatif des obligations reste donc limité, y compris à l’international, et les investisseurs doivent désormais arbitrer entre sécurité, duration et recherche de rendement. Dans ce contexte, les marchés financiers dans leur ensemble continuent de s’adapter à un monde où la croissance modérée, la désinflation et les politiques monétaires prudentes redéfinissent les points d’équilibre entre risque et rendement.
Par Joël Donnet-Monay