Les indices des directeurs d’achat pour le secteur manufacturier américain ont chuté en dessous du seuil des 50 (qui indique la limite entre la zone d’expansion ou de contraction), passant à 49.5 en juillet. Une première depuis décembre 2024. Ce résultat marque la première détérioration des conditions commerciales des usines à la suite d’une réduction des nouvelles commandes et des stocks d’achats en baisse. 

Pour sa part, le volet des services a bondi à 55.2 en juillet 2025, contre 52.9 le mois précédent. Cette augmentation est liée à la conclusion de nouveaux contrats, soutenus par une nouvelle hausse de la demande intérieure qui a compensé la diminution des commandes d'exportation. La demande soutenue a contribué à la plus forte augmentation des carnets de commandes, depuis 3 ans. Cette demande a favorisé la croissance des effectifs. 

L’indice PMI Composite qui comprend les volets précédents, aux États-Unis, a enregistré la croissance la plus rapide de l’année 2025 passant de 52.9 en juin à 54.6 en juillet, tout en marquant le 20^e mois consécutif d’expansion. 
 

Les inquiétudes persistent dans la zone euro

Côté européen, l’indice PMI Composite de la zone euro franchit la barre des 50 et se situe à 51. Ce résultat indique une hausse par rapport au mois précédent qui se situait à 50.6. Il reflète la plus forte expansion de l’activité économique privée dans la zone euro depuis 11 mois. Malgré ces améliorations, la confiance des entreprises s’est affaiblie et les inquiétudes persistent. 

Ce léger rebond est tiré par le volet des services passant de 50.5 à 51.2, surpassant le consensus des analystes. L’augmentation des commandes, de l’emploi et la légère diminution de la pression sur les coûts ont entrainé cette forte croissance du secteur. 

Toutefois, malgré une hausse de 49.5 à 49.8 le volet manufacturier reste sous la barre des 50. Ce résultat est le moins pessimiste depuis 3 ans. Il a permis aux entreprises de maintenir les prix à la production inchangés en juillet. Cependant, les nouvelles commandes n’ont pas augmenté pour autant, soulignant la faiblesse persistante de la demande. 

La BCE maintient ses taux d’intérêt

Cette dynamique ne se reflète pas totalement sur les ménages, qui eux restent prudents. L’indice de confiance des consommateurs, publié par la Commission européenne reste bien en dessous de sa moyenne à long terme. Ce décalage s’explique par des tensions sur le pouvoir d’achat, une incertitude politique et des perspectives économiques réduites. Les consommateurs restent frileux ce qui freine la reprise. 

Dans ce contexte, la Banque centrale européenne (BCE) maintient ses taux d’intérêt inchangés. Christine Lagarde reste prudente quant à l’évolution imprévisible de la politique commerciale du président américain qui menace les exportations européennes de surtaxes massives. Une mise en application des surtaxes douanières risque d’impacter l’économie de la zone euro et d’inciter la BCE à réagir et ajuster ses taux d’intérêt vers le bas.